Deuxième journée de cours

J'arrivais comme à mon habitude dans les derniers dans la salle de classe. Aujourd'hui on avait anglais ça c'était encore cool comme heure. En passant à côtés du premier banc où était assise Evangelina, je posais une enveloppe avant d'aller m'installer dans le fond. Dans l'enveloppe il y avait une entrée pour un concert de Coldplay le soir même et un mot.

" J'ai recu deux tickets gratos pour aller au concert, ils sont à Londre ce soir, si ça te tente fais moi signe..."

Lorsqu'il entra dans la classe, je regardais par la fenêtre en attendant que le cours commence. J'entendis l'enveloppe glisser sur le banc et me tournai vers elle, mais il avait déjà rejoint un autre banc. Je le fixai un instant, me demandant ce qu'il y avait à l'intérieur. Je la pris et l'ouvris discrètement. Heureusement que le professeur n'était pas encore arrivé, il était un peu en retard. J'en sortis une place de concert et un mot qui l'accompagnait. J'en fus extrêmement surprise. Mon regard passa de l'un à l'autre, relisant son écriture à plusieurs reprises.

Mademoiselle Swann.

je sursautai et levai mes yeux vers le professeur qui venait d'arriver.

Êtes-vous prête à commencer le cours? demanda-t-il avec une grande dose d'ironie dans la voix. Je hochai la tête et glissai l'enveloppe dans mon sac dés qu'il ne me regarda plus.

Pendant tout le cours, je réfléchis si oui ou non je devais accepter. J'aimais assez bien ce groupe, mais je n'étais jamais allé à un concert de ma vie. Mon médecin me l'avait déconseillé... Mais il voulait sans doute me donner une chance de me rattraper pour hier. D'une quelconque façon, j'avais mal agi...

Le coeur battant à mille à l'heure par peur d'être découverte par qui que ce soit, j'écrivis sur un coin de feuille ma réponse en belles lettres.

"J'accepte d'y aller avec toi."

Ensuite, avec milles précautions, je pliai le bout de feuille et le glissai dans ma poche. Je le lui donnerai à la fin du cours...

Le cours fut des plus patients. Pour une fois, le professeur ne parla pas de la matière que j'avais vu dans le lycée où je me trouvais avant, quelle chance! En plus de la littérature, il y avait tout ce qu'il fallait pour me combler.
Mais le cours s'acheva malheureusement trop vite. Avant que la cloche ne sonne indiquant le changement de classe, le prof attira notre attention pour nous parler d'un travail de groupe. Nous devions par deux préparé un exposer sur un ouvrage imposé. Il commença à donner la constitution des groupes et les ouvrages donner pour chacun.
Vint enfin mon tour.

Monsieur Stewart et mademoiselle Swann, vous travaillerez sur " Les Hauts de Hurle-Vent" d'Emily Brontë...

Tout ceci devenait très interessant, d'abord je travaillais avec elle et en plus c'était un livre que je n'avais jamais lu, quelle chance.

J'écoutai attentivement le professeur, jusqu'à la fin du cours. Lorsqu'il parla du travail, je soupirai. Avec qui allait-il encore me mettre pour ça? Quand il dit mon nom, associé à celui d'Alexander, je crus défaillir. Encore lui?? Ce n'était pas possible!!
Je n'osai cependant pas m'y opposer. Ca ferait vraiment étrange, car ce n'était vraiment pas moi.
Nous pûmes enfin sortir du cours à la sonnerie, et je me levai en rangeant mes affaires dans mon sac. Je repris mon bout de feuille de ma poche, prête à aller le lui donner discrètement et à m'enfuir ensuite à toute jambe. Hélas, Grégory fut plus rapide que moi. Il m'intercepta alors que je me dirigeais vers Alexander et, ayant remarqué le papier, me l'arracha des mains.

« Rends-le moi!! »

-Qu'est-ce que c'est que ça?

« Rien qui ne te regarde! »

-Oh que si, ça me regarde!

Il le déplia et lut les quelques mots dessus. Il parut d'abord surpris, puis éclata d'un rire mauvais.

-Tu vas aller où et avec qui??

Je me mordis les lèvres, ne voulant pas répondre.

-Alors?

Il balança le papier au-dessus de ma tête.

-De toute façon, qui voudrait être vu en ta compagnie?

Je m'enlaçai de mes bras, détournant les yeux.

« Je... personne... »

-C'est bien ce que je pensais.

Je tournai les talon pour partir en courant, mais me retrouvai nez à nez avec son meilleur ami, Tristan.

-Eh où vas-tu comme ça? Tu n'as toujours pas répondu!

Il posa sa main sur mon épaule pour me retenir et je me débattis violemment.

« Non ne me touche pas!!! » criai-je plus fort que je ne l'aurais voulu.

-Tu vas encore piquer une crise?

Ils s'amusaient à me narguer, et j'aurais tellement voulu m'enfoncer six pieds sous terre et ne plus montrer le bout de mon nez.

« Laissez-moi tranquille.. »

-Hep hep hep, tu n'as pas dit le mot magique.

« Je... s'il te plait... »

-Moui, je vais y réfléchir...

[Dsl j'ai pas pu mettre en italique ou quoi :s Sniiiff]

Grégory se tourna vers Alexander et lui lança un regard noir.

-Non mais tu te prends pour qui le nouveau?

Tristan lâcha mon épaule et montra les poings au jeune homme. Greg le calma d'un geste.

-Pas ici, crétin.

Il reporta son attention sur Alexander.

-Je dois te faire la même confidence. Cela ne fait que deux jours que nous nous connaissons et déjà je te déteste. Y a pas beaucoup de gens qui peuvent se vanter d'en faire autant. Mais je n'aime pas qu'on m'empêche de m'amuser avec qui je veux! Elle...

Il me pointa du doigt sans me regarder d'un geste désinvolte avant de continuer.

-... elle est à moi. Alors pas touche.

Je m'offusquai intérieurement de sa remarque mais n'osai rien dire. Perdant l'équilibre à cause de ma cheville qui me redevenait douloureuse, je me résignai à m'asseoir sur une chaise pas trop loin.

-Mais si tu veux te battre, y a aucun problème! C'est où et quand tu veux!

Il le menaça d'un regard de défi.

Je les toisais quelques instants, n'arrivant pas à décrocher ce petit sourire de mes lèvres.

Attends tu l'as considère vraiment comme ton jouet??? Euh ça va vraiment pas dans ta tête toi, tu es au courant que c'est un être humain?? Je dis ça juste comme ça, pour que tu sois au courant...

Je lâchais un léger rire avant de fourer les mains dans mes poches.

Moi me battre??? Ouaip pourquoi pas... Après tout si je dois me faire renvoyer de cette école autant que ce soit avec toi... Comme ça je pourrais te ramener au zoo... Ils doivent te chercher depuis un bon bout de temps.

Ils furent pris d'un méchant fou rire tous les deux.

-Que veux-tu que ce soit d'autre?

Il tourna les yeux vers moi mais je ne le remarquai pas, les miens étant baissés. Tout ce que je voulais, c'est qu'ils s'en aillent...

-Et puis j'y peux rien moi si elle est stupide!

Il haussa les épaules et se tourna à nouveau vers Alexander.

-Tu devrais apprendre à surveiller tes paroles, toi. Je ne me ferai pas renvoyer! Mon père est l'un des plus gros investisseurs de cet établissement. Ils ne peuvent tout simplement pas me mettre à la porte sous peine de perdre plus de la moitié de leurs revenus.

Il sourit à pleines dents.

-Puisque tu ne te décides pas, c'est moi qui vais le faire. Eva?

Je levai les yeux vers lui, priant pour qu'il ne soit pas trop méchant.

-C'est à lui que tu adressais ce petit mot, n'est-ce pas?

J'hésitai puis hochai la tête à regret.

-Et pourquoi était-ce?

« Pour... pour rien. » mentis-je. Il s'en aperçut aussi tôt.

-Je veux la vérité!

Il me lança un regard meurtrier et je frémis en détournant les yeux.

-Evangelina? insista-t-il.

« Pour le concert de Coldplay... »

-C'est ce soir ça.

Il fit mine de réfléchir puis eut un rire mesquin.

-Rendez-vous à ving-heure trente sur le terrain de basket, fit-il à l'adresse d'Alexander. Et tâche d'y être!!

Je me mordis les lèvres pour avoir révéler ça. J'avais tout fait caboter! Quelle gourde, vraiment.

-Toi aussi, viens, m'ordonna-t-il à mon tour. Sinon ça ne sera pas drole.

Je hochai la tête à contre coeur.

Elle est loin d'être stupide... Je crois que si il y en a un qui l'est c'est plutôt toi Grégory...

Là tout de suite, je supportais de moins en moins la manière dont il s'adressait à moi. Il méritait sincèrement une petite correction.

Tu crois vraiment que c'est un petit bâtard dans ton genre qui va me donner des ordres??? Non mais faut vraiment te remettre à ta place...

Je souris très légerment avec de continuer.

Mais au fait pourquoi attendre??? Je n'aime pas les règlements de compte genre passage à tabac. Je suppose que c'est ce que tu as prévu, te ramener avec tout des potes pour me démollir une bonne fois pour toute...

Je lui fis signe d'approcher me mettant en garde.

Aller viens petit babouin, je vais te mettre une pâté que tu n'es pas près d'oublier.

Grégory fulminait sans pour autant montrer sa faiblesse à son adversaire.

-Et c'est toi qui dis ça? Je vais m'occuper de toi en un rien de temps, petit vantard!

Il remonta ses manches et écarta d'un geste Tristan, le faisant presque tomber à la renverse sur un banc. Heureusement pour ce dernier, il se rattrapa de justesse et recula.

-Je comptais m'occuper de toi personnellement alors tu as raison, que ce soit ici ou ailleurs ne change rien. De toute façon, après notre petit face à face, tu seras incapable d'aller où que ce soit.

Il s'apprêtait à le frapper lorsque je me levai à nouveau, me plaçant devant lui.

"Arrête, s'il te plait. Okay, si tu ne veux pas que j'y aille, je n'irai pas! Mais laisse-le, il n'a rien à voir là-dedans..."

Je me surpris de mon courage, même si ma voix était plus que tremblante.

-Dégage de là, Eva.

Je faillis le faire mais restai tout de même sur place.

"Non, toi, vas-t-en!"

Il n'en revenait pas que j'ose lui faire face de cette façon, et je devais avouer que moi non plus, je n'en revenais pas.

-Tu es vraiment stupide!

Il fit un signe à Tristan qui m'attrapa par derrière et me souleva au-dessus du sol pour m'empêcher de bouger.

-A nous deux maintenant, fit-il pour Alexander.

"Lâche-moi, Tristan!!! Et toi, Grégory, arrête de l'ennuyer!"

J'essayai d'envoyer un coup de pieds à mon agresseur mais je me fis mal moi même à ma cheville déjà martyrisée.

-- Eh, calme-toi, Angie.

Je m'approchais lentement de lui mesurant chacun de mes gestes. J'allais devoir faire preuve d'ingéniosité pour battre ce colosse. Heureusement, j'avais mon agilité comme protection ce qui allait être des plus utiles.

J'espère que ta maman n'est pas trop loin que tu puisses aller pleurer dans ses jupes...

Je glissais sur flanc gauche, avant de refaire le même geste dans l'autre côtés dans un même mouvement, je fondis sur lui, lui assainant un coup de poing en plein visage. On allait comme même pas traîner pour rien.
Je reculais par la suite vivement pour éviter les représailles. Je fis un léger bond en arrière me retrouvant sur l'estrade. J'avais comme ça un tout petit peu plus de hauteur que lui...

Il s'esquiva mais un peu trop tard et fut tout de même déséquilibré par le coup qui lui toucha le côté gauche de la tête. Son oreille bourdonna un instant mais il se remit vite, fondant sur son adversaire sans prêter attention à sa quelconque augmentation de taille.

-Tu vas me payer ça!

Il lui envoya une droite mais feinta et au lieu de cela, le gratifia d'un coup de pieds dans les côtes. Je sursautai et fermai les yeux pour ne pas voir ça. Je me sentais vraiment mal à présent.

-Qu'est-ce que tu dis de ça, minus?

Par chance, j'avais eu l'intelligence de passer la main entre mon corps et sa jambe ce qui m'évita de me retrouver avec une côte cassée. Il avait une sacrée force en tout cas. Je me laissais pas démonter et lui balançais un coup de pied dans la tempe ce qui l'envoya bouler dans les bancs.

Ne me traîte pas de minus gamin débile...

Je profitais qu'il soit à terre pour combler la distance entre nous, le shootant dans le ventre cette fois.

Grégory se protégea du shoot d'Alexander mais en eut quand même quelques dégats. Tristan me lâcha pour aller s'interposer entre eux, près à se battre lui aussi.

-Non, laisse-le moi! fit Greg en se relevant. L'autre s'écarta alors, ne voulant pas le contredire.

Alors qu'il allait à nouveau frapper, un bruit ainsi qu'un mouvement attira son attention du côté de la porte.

'Qu'est-ce donc que ce rafut?' demanda le professeur de sciences qui passait par là.

'Monsieur Lanrieux? J'attends une explication.'

-J'ai juste voulu lui apprendre à être plus correct en présence d'une demoiselle, professeur. Ce jeune dégingandé a voulu l'emmener de force à un concert, je l'ai juste défendue. En tant que chef de classe il est de mon devoir de venir en aide aux plus faibles!

Le professeur l'examina avant de se tourner vers moi, seulement à moitié convaincu.

'Est-ce ce qu'il s'est passé, mademoiselle Swann?'

Je le fixai un moment avant de détourner les yeux, en proie à un choix difficile...

"Non, ce n'est pas vrai! C'est Grégory qui a commencé!"

Il nous toisa tour à tour, s'arrêtant sur chacun d'entre nous.

'Bon, messieurs Lanrieux et Cross, veuillez me suivre. Mademoiselle Swann et monsieur Stewart, retournez à vos dortoirs!'

Grégory nous jeta un regard furieux avant de suivre le professeur, immité par Tristan.
Je soupirai de soulagement, mais déjà la panique m'avait retrouvée. Je l'avais dénoncé, j'avais joué la balance! Il n'allait jamais me pardonner ça... Mes jours allaient devenir un véritable calvaire...

Je n'assitais à la scène qu'en specteur complètement dépasser par les évenements. Par chance alors que j'aurais pu avoir de gros problème, Evangelina me défendit racontant au professeur ce qui c'était passé. Et moi qui croyais qu'elle allait complètement me lâcher de peur des représsailles...
Une fois que le prof et les deux crétins eurent quitter la pièce, je pu enfin souffler véritablement soulagé.
Je soupirais de bon coeur avant de m'asseoir sur le bord d'un banc avant de passer doucement mes doigts sur ma main douloureuse. Tout d'un coup, cela devanait beaucoup plus douloureux... Un léger sourire effleura mes lèvres avant de disparaître complètement.

Dommage, plus question d'aller au concert maintenant...

Je m'effondrai sur mon banc, complètement affolée.

"Il va me tuer!! J'en suis sûre, il va me tuer!!"

Je tremblais des pieds à la tête, secouée par des sanglots.

"Ils vont avoir des ennuis par ma faute!"

Cela ne signifiait pas pour autant que je regrettais d'avoir fait ça. Non, j'avais sauvé Alexander, c'était le plus important! Cependant, à présent, j'avais horriblement peur.

"Il ne me le pardonnera jamais..."

Je me levais et la rejoignis, m'agenouillant à côtés de son banc. Instant je voulus prendre sa main pour la rassurer mais je me retiens me souvenant ce que mes paroles avaient causé la dernière fois.

C'est sûr qu'il ne te le pardonnera pas... Mais à mon avis, il risque de t'oublier pendant un moment, il ne faudrait pas encore qu'il s'attire les foudres du professeur. Surtout si tu commences à te "rebeller" un peu...
Et puis si il t'ennuis encore, moi je serais là et je t'aiderais. Mais je ne le laisserais plus poser la main sur toi. Surtout que je te suis comme même vraiment redevable...

Je fis une très légère pause avant de continuer sur un ton plus doux encore.

Je te remercie...

Je passai ma manche sur ma figure pour effacer quelque peu mes larmes avant de tourner les yeux vers lui.

"Non, c'est moi qui dois te remercier! Tu es venu m'aider et tu as risqué des ennuis à cause de ça! Et en plus... (je jetai un oeil à sa main) tu as du te faire mal en le frappant! Il en a démolli des plus costauds que toi..."

J'étais d'ailleurs agréablement étonnée qu'il ait réussi à avoir le dessus.

"Excuse-moi..."

Je baissai les yeux et enfuis ma tête dans mes bras.

"Tu ne devrais plus me fréquenter, pour ta propre sécurité. Je... Je sais me défendre toute seule!"

C'était un mensonge trop flagrant pour qu'il le croit...

"J'ai vécu ça toute ma vie, et je suis certaine que cela ne changera jamais! Alors vas-t-en avant que tu ne sois maudit toi aussi. Je ne voudrais pas que tu m'en veuilles après..."

Bah j'en ai vu d'autres. Et puis c'est pas la première fois que j'ai des problèmes avec ce genre de gars, je commence à avoir l'habitude...

Je l'écoutais sans dire un mot, décidement, elle était bien loquace aujourd'hui.A chaque fois, je voulais répliquer mais finalement je décidais le contraire et continuais à me taire.
Lorsqu'elle eut finis, je pu enfin répondre comme je le voulais.

Ne t'excuse pas...Surtout que cela n'est vraiment pas ta faute, ce n'est pas toi qui fait quelques choses de mal mais eux qui t'en persuade.

J'osais effleurer lentement son bras, m'attendant vraiment au pire.

Ne dis pas ça... Sincèrement, je trouve que ta compagnie vaut bien de devoir mater quelques crétins...

Je souris sincèrement avant d'ajouter simplement.

Les malédictions ça me connait.

"Si, c'est moi qui fait quelque chose de mal. A chaque fois c'est moi! Ils ne me persuadent de rien, ils ont simplement raison."

Je frissonnai à son contact mais ne tentai pas de le repousser.

"Ma compagnie ne vaudra jamais ça! S'il faut se battre pour me parler, je préfère encore être oubliée! Oui, c'est ça... J'aimerais tellement que tout le monde m'oublie!"

Je ne savais pas ce qu'il me prenait de parler autant à un inconnu... Même à mes parents, je ne leur aurais jamais dit ça!

"Oublie-moi aussi..."

Mon coeur se serra lorsque je prononçai ces paroles, et cela se ressentit hélas dans ma voix. Après tout, je disais au seul qui m'écoutait que je ne voulais pas qu'il essaye de me comprendre...

"De toute façon, personne ne peut me comprendre!!"

Je me stoppai net, me rendant compte que je l'avais dit tout haut. Je ne l'avais pourtant que pensé...

Je me sentis légèrement mal à l'aise en entendant son discours. Mais qu'est-ce qu'il m'avait prit. J'avais décider de devenir ami avec elle alors qu'en réalité, elle voulait juste qu'on la laisse tranquille. Quel imbécile! Je me levais lentement posant le bout de mes doigts sur le bureau. Il me fallut un temps infini pour lui répondre mais j'y arrivais finalement sans caffouiller.

Pardonne moi, je n'aurais pas dû m'incruster dans ta vie de cette manière... Je ne le ferais plus c'est promis... Mais ne compte pas sur moi pour t'oublier. Si tu as encore des ennuis, n'hésite pas à venir me voir.

Je tournais les talons et me dirigeais vers la porte prenant mon sac et le posant sur mon épaule.Je passais la porte mais me retournais.

Ne traîne pas pour rentrer à ton dortoire, le professeur ne les gardera pas spécialement longtemps non plus.

Lorsqu'il s'en alla, j'en fus trop triste à mon goût. Ses paroles n'arrangèrent pas mon état! Pourquoi avoir dit qu'il ne m'oublierait pas?
Je hochai à peine la tête, la gardant blottie dans mes bras, alors qu'il me disait de ne pas trop trainer. Il me laissa seule dans la classe et je me remis à pleurer. Quelle idiote j'étais! Pleurer devant quelqu'un! Et me lamenter de cette façon... Non, ce n'était pas respectable!
Un long moment, je restai à méditer tragiquement sur les touts récents évènements. Je finis cependant par me relever, prenant mon sac et en sortant une feuille et mon stylo. Je réfléchis longuement à ce que je pourrais écrire. J'avais décerné un trouble dans sa voix, et c'était encore et toujours de ma faute. Je me devais de m'excuser. Mais de quelle façon?

Cher Alexander, commençai-je de ma belle écriture lâchement gâchée par mes tremblements d'appréhension.
Je suis désolée pour tout ce que je t'ai fait, et pour tout ce qu'il s'est passé. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour que tu me pardonnes, demande-le moi! Ensuite, s'il te plait, oublie-moi...

Je relus la dernière phrase et la barrai d'un geste peu sûr avant de reprendre à la suite.

Je te demande de ne pas m'en vouloir.

Je soulevai la plume de mon stylo, hésitant dûrement sur ce que j'allais écrire. Mais quelque chose au fond de moi me poussa à continuer. Une soudaine confiance s'empara de moi alors que je recommençais à écrire.

Tu as fait beaucoup d'efforts pour que nous soyons amis, et, malgré que j'aie été fort distante vis à vis de ton insistance, j'en fus réellement touchée. Tu es... la première personne qui a essayé de me connaître un tant soi peu. Je suis désolée, mais j'ai mal réagi.

Je me mordis la lèvre, voulant m'empêcher de m'arrêter d'écrire.

J'ai eu peur (je barrai à nouveau cette phrase) J'ai peur. Tu ne peux pas savoir ô combien cela me fait peur que quelqu'un me parle de cette manière! Depuis aussi longtemps que je me souvienne, c'est bien la première fois qu'une personne le fait par « envie » et non pas par obligation.
Je suis encore une fois tellement désolée... Une lettre ne suffirait pas à exprimer combien je le suis! Mais... merci... beaucoup...

Je butai sur chacun de ces trois mots, ayant du mal à les exprimer en pareille circonstance.

Ne m'en veux pas, je t'en prie. Je n'ai absolument rien contre toi, rien du tout! Je me sens tellement mal d'avoir pu te faire souffir d'une quelconque manière. Excuse-moi.

J'arrivais en bas de ma feuille sans m'en rendre compte. Il était temps de signer...

Evangelina, écrivis-je avec soin.

Je relus la lettre et me levai après l'avoir pliée. Je ne savais pas encore si j'allais vraiment aller la lui donner. Je paniquais rien qu'à l'idée de me rendre dans le dortoir des garçons, rien que d'aller dans un endroit qui m'était inconnu.
Je parcourus la distance qui me séparait des ailes dortoirs et hésitai un long moment entre les deux. L'une me conduirait à ma chambre, l'autre à la sienne... Je me sentirais bien mieux dans la mienne! Mais la culpabilité me rongeait atrocement. Je ne pouvais pas...
Je tournai d'abord pour rejoindre ma chambre, mais fis bien vite demi-tour. Chaque pas que je faisais était un doute de plus en mon esprit. A mon grand étonnement, j'arrivai enfin devant sa porte. Je jouai un instant avec la lettre dans mes mains, hésitant encore et encore. Devais-je vraiment la lui donner? Etait-ce une bonne idée? Et s'il me détestait réellement après ça? Aucune réponse ne me vint, et je me baissai en la glissant doucement sous sa porte.
Je tournai bien vite les talons et rejoignis ma chambre aussi vite que me le permettait ma cheville. Je m'effondrai sur mon lit sans avoir pensé à refermer ma porte. C'était bien la première fois que j'oubliais une chose pareille! Je fixai le plafond très très longtemps, avant de m'endormir plus paisiblement que je ne l'aurais voulu.

Une fois sortit de la classe, je me dirigeais lentement vers mon dortoire, sincèrement je n'avais aucune envie d'y retourner alors que j'allais être seul.
J'entrais dans ma chambre et déposais mon sac sur la chaise avant d'ôter ma veste, la jetant négligement sur le lit.
Je revins vers le bureau et sortais mes livres de cours un à un, qu'est-ce qu'on avait encore comme devoir à faire??? Bah c'était le week-end et comme je ne rentrais pas chez moi,je pouvais bien me passer de les faires ce soir.
J'hésitais comme même un instant, mais ne voyant pas non plus quoi faire à place je me mis comme même au travail.
J'écoutais un peu de musique en même temps pour m'occuper l'esprit que le boulot ne suffisait pas à combler.
Je ne m'arrêtais qu'après la tomber de la nuit, je dois avouer que je n'avais jamais travailler autant d'un coup, Evangelina commençait vraiment à déteindre sur le cancre qui était en moi.
J'éteignais la musique et me levais pour m'étirer un peu.J'avais de ces courbatures. Alors que j'allais vers ma table de nuit pour prendre mon portable, je remarquais une feuille de papier sur le sol. j'allais la ramasser et la lu en vitesse. Ben mince alors...
Je revins vers mon bureau et pris une feuille vierge à mon tour.
Je me mis aussi à écrire.

Chère Evangelina,

Ne t'excuse pas s'il te plaît, ce n'est pas nécessaire... J'aurais du réfléchir avant de me comporter de la sorte avec toi.Je ne t'en veux pas non plus, il n'y a aucune raison que cela soit le cas.
C'est moi qui te remercie, je n'ai jamais eu de meilleur accueil dans une école, pourtant j'en ai fais quelques une.
Je voudrais simplement te dire que tu es une fille géniale et que j'ai été très heureux de faire ta connaisance.
Fais attention à toi...

Alexander

Ps: Si tu veux, j'irais parler au professeur pour que tu puisses faire ton travail seule, si tu le veux. Préviens moi juste.

Je pliais la lettre avant de la fourrer dans ma poche arrière et de reprendre mon GSM. Je devais prévenir que je ne venais par au concert et que les places étaient donc libre. Une fois le message envoyé à ma soeur, je sortis de ma chambre faisant très attention. Le couvre-feu était déjà passé pour ceux qui restais à l'internat et je ne tenais pas à avoir des ennuis en plus.
J'arrivais devant la chambre d'Evangelina. La porte était ouverte, je soupirais légèrement elle devait vraiment être mal pour avoir commis une telle erreur. J'entrais sur la pointe des pieds et posais la feuille sur son bureau.Je tirais ensuite la couverture sur elle et sortis en fermant la porte derrière moi.Je retournais ensuite à mon dortoire me laissant tomber sur le lit.

Tard dans la nuit, je me réveillai pour aller prendre un verre d'eau. Je remarquai que quelqu'un était entré dans ma chambre pendant que je dormais. Je paniquai derchef mais me rendis vite compte que ce n'était « que » Alexander. J'en fus quelque peu rassurée. Je quittai mes couvertures et avisai une feuille sur mon bureau, qui n'y était pas avant. Je la pris et lus ce qu'il y avait dessus. Ses mots me réchauffèrent le coeur, il ne m'en voulait pas... Et il écrivait que j'étais une fille géniale. Devais-je seulement le croire? En tout cas, j'en avais envie...
Je déposai la lettre sur mon bureau en me promettant d'aller lui parler demain. Je me souvins alors que le lendemain, nous serions samedi. Je me mordis la lèvre en y repensant. J'aurais dû aller m'entrainer, mais je ne pouvais pas. Et je n'avais aucune raison de le croiser en restant dans ma chambre. Mais je n'aimais pas sortir pour rien.
Je soupirai en me recouchant. Je trouverai bien un moyen le lendemain; pour l'instant, j'étais fatiguée. Je ne tardai d'ailleurs pas à me rendormir sous la couette.