Le retour dans la jungle

J'aimais la routine des vacances. Se lever à une heure un peu moins décente que les jours d'école, prendre le temps de petit déjeuner tranquillement en dévorant les nouvelles de ses dernières vingt-quatre heures, puis se rendre dans la salle de bain pour s'apprêter tout aussi tranquillement en choisisant une tenue plus relax et adapté à la forte chaleur qui régnait dehors. Autant dire qu'après tout cela, retourner à Cambridge pour reprendre les cours n'était pas la chose la plus facile. Surtout que vu que j'avais voulu quitter le continent africain le plus tard possible, j'avais pris un vol qui m'amènerait la nuit de vendredi à samedi jusqu'en Angleterre. Ce qui signifiait que j'avais juste le temps de défaire mes bagages pour en refaire d'autres avant de prendre le train pour Londres. En clair, j'étais complètement crevée et je ne refais que de faire exploser cette foutue école juste pour pouvoir prolonger les vacances.

Vêtu d'un t-shirt aux motifs amusant, d'un bermudas et d'une paire de basket en toile, j'avais débarquer à l'école dans l'après-midi. Jetant un regard à ma montre, je remarquais que j'avais une bonne dizaine de minutes d'avance, ce n'était vraiment pas mon habitude! Etais-ce le soleil qui ici ne tapait pas assez fort qui me faisait cette effet?! J'espèrais que c'était l'explication car ou sinon, cela était la fin des haricots.

En soupirant, je jetais mon sac contre un mur avant de poser mon sac à dos contre celui-ci, bien plus délicatement cette fois. Je m'appuyais contre le fameux mur et jouais distraitement avec une des mèches de cheveux qui me collaient au front. Décidément, je n'arrivais toujours pas à m'habituer à la longueur de ceux-ci! Pourtant cela faisait bien deux semaines que j'étais passer entre les ciseaux affutés de ma mère qui en avait marre de me voir me balader avec les cheveux longs. Cela ne faisait soit disant pas assez viril. C'était sympa de s'entendre dire cela! J'avais déjà pris quelques centimètres et m'étais muscler presque tout le corps à force de battre la savane, cela faisait déjà bien assez viril pour moi et ma nonchalance habituelle. J'allais enfin pouvoir reprendre un rythme moins sportif!

Une silhouette approcha alors au loins. La reconnaisant immédiatement, je me redressais et quittais mes affaires pour aller à sa rencontre. Cela faisait deux mois que je n'avais pas pu la voir et je devais avouer qu'elle m'avait vraiment manquée. Oh bien sûr, il y avait eu deux ou trois lettres, mais cela ne suffisait pas, je voulais savoir comme elle allait et de quoi c'était composée ses vacances, bref avoir une vraie discussion.

Evangelina!

J'agitais la main et me retrouvais près d'elle en moins de deux. Toujours souriant, je posais un baiser sur sa joue n'osant toujours pas faire plus. Il ne fallait pas la brusquée et cela je l'avais bien compris.

Bienvenue à l'école pour cette nouvelle année en compagnie des babouins... déclarais-je en rigolant franchement.

Les vacances m'avaient paru anormalement longues. J'étais restée seule presque les deux mois entiers, mes parents n'ayant pas eu le temps de revenir à la maison. Ma mère était bien passée en coup de vent pour me saluer et me donner une nouvelle carte de crédit que je n'utiliserais certainement pas, puis elle était repartie pour Montréal le jour même. Mon père avait pris le temps de me téléphoner deux fois sur toutes les vacances, pendant environ dix minutes, pour voir si j'allais bien. Mais je sentais bien qu'ils ne faisaient cela que par obligation...

J'avais donc passé ces vacances dans notre immense maison, à lire, lire et encore lire. J'avais été acheter des nouveautés dans les libraires du centre et j'avais dévoré tous ces livres qui m'avaient tenu compagnie. J'avais aussi écrit deux lettres à Alexander, en réponse aux siennes. Il était en Afrique et m'affirmait qu'il s'amusait comme un petit fou ! Je ne voulais pas lui relater la situation ici telle qu'elle était, aussi ne lui avouais-je pas grand chose, restant plutôt distante. Je ne lui mentais pas, j'omettais de lui dire certaines choses.

Le taxi me déposa avec mon petit sac bandoulière devant l'entrée de l'école. Le reste de mes bagages était déjà arrivé sur place et disposé dans la chambre qui m'était réservée. Je marchai jusqu'au hall et bientôt une silhouette vint à ma rencontre. Je fus étonnée de voir comment il avait grandi, et semblait plus musclé à travers ses vêtements ! Moi, je n'avais pas changé d'un poil, toujours la même.
Ce qui me choqua néanmoins le plus chez lui, ce furent ses cheveux. Il m'avait prévenu du changement, mais j'avouai ne pas m'y être attendue. Il posa un baiser sur ma joue alors que j'admirais ce nouveau Alexander, qui était bien entendu toujours le même !

Merci, répondis-je en lui souriant.

C'est la première fois que quelqu'un m'accueille de cette façon, à vrai dire... C'est étrange mais... j'aime ça, décrétai-je après une hésitation. Et je ris doucement de sa plaisanterie.

Tant mieux! Si je sors une stupidité autant qu'elle soit plaisante pour la personne qui doit la recevoir

Cela devait bien être la première fois depuis l'école primaire que j'étais quant même un peu heureux de recommencer les cours. Cette nouvelle année signifiait peut-être travail et comportement impeccable puis-ce que c'était la condition pour que je puisse rester, mais elle allait aussi être riche en fou rire et en bon moment passer avec Evangelina, Caleb et certaines connaisances du jeune homme qui n'avait pas eu la chance de réussir. Le pauvre, se planter en terminal n'était vraiment pas la joie! Même si cela n'avait pas l'air de le déranger très fort...

L'observant quelques instants encore, je décidais ensuite de lancer l'interrogatoire post-vacances. Et dans les régles de l'art je vous prie! Allant tout de suite à l'essentiel, je décidais de sauter la partie départ puis-ce que je savais qu'elle n'était partie à l'étranger, ainsi que les bons moments en famille puis-ce que j'avais appris par certaines personnes que ce n'était pas terrible de ce côté là. Aussi me retrouvais-je à parler que quelque qui l'intéresserait à coup sûr.

Dans quoi t'es-tu plongée durant les vacances? Je suppose que les romans et autres ouvrages n'ont pas du faire long feu entre tes doigts.

Tout ce que tu dis n'est pas stupide, précisai-je timidement.

En fait, j'étais contente de revenir ici, pour une fois. Parce que je pouvais le voir, et qu'il m'avait manqué durant ces deux mois. Et puis, depuis que Caleb m'avait sortie de ce mauvais pas, je le voyais d'un autre oeil, même si je me méfiais toujours énormément de lui. Cependant, sa présence ne me dérangeait plus beaucoup. C'était dommage pour lui qu'il ait doublé, mais il y avait de bonnes chances pour qu'il soit dans notre classe. Mais de toute façon, c'était Alexander que je voulais retrouver en première, et c'était lui qui venait de m'accueillir.

Il passa à mon activité principale des vacances qui n'était autre que la lecture. Je réfléchis à tous les livres que j'avais pu lire durant ces deux mois avant d'acquiescer.

J'ai voulu prendre un peu d'avance sur les cours d'Histoire et de Français de cette année, alors j'ai déjà lu quelques livres historiques, d'auteurs du programme et d'analyses de ces auteurs. Je suis aussi tombée sur plusieurs romans intéressants dans les nouveautés de ces trois derniers mois, et plusieurs étaient vraiment biens, d'autres excellents ! Si tu veux, je peux t'en prêter. La liste complète doit être dans ma chambre.

Je faisais toujours une liste de mes lectures, pour m'y retrouver un peu mieux. De plus, ça m'aidait à structurer le tout ! C'était bien pratique pour se souvenir de quel livre avait été lu quel jour, ou quelle année.

Et toi, l'Afrique ? Comment était-ce ?

Avec plaisir! Je n'ai pas eu le temps d'ouvrir un seul livre de toute les vacances, j'ai donc beaucoup de retard dans mes lectures.

Il était vrai que mon petit voyage de deux mois avait été très mouvementé et qu'à chaque fois que je voulais faire quelques choses d'un peu plus tranquille, les autres trouvaient toujours le moyen de m'embarquer dans la savane pour aller guetter l'un ou l'autre animal. Et justement, voilà qu'Evangelina mit les pieds en plein dans le sujet "Afrique", désirant savoir comment cela c'était passer.

C'était fantastique! Avant d'y aller, jamais je n'aurais cru vivre de telles aventures. Durant deux mois, j'ai vécu dans une vague maison en bois entouré par les bêtes sauvages. Le matin c'était le plus délirant avec la visite journalière des petits singes en quête de nourriture. Au début, je me demandais quoi, surtout que pour les autres cela avaient l'air tout à fait normal. Ma mère allait jusqu'à partager tranquillement avec l'un d'eux, un peu comme s'il faisait partie de la famille. Et puis aussi, la première nuit je me suis retrouver nez à nez avec un énorme lion! J'ai crier comme un gamin quant je me suis réveiller en face de lui, en plus il prenait toute la place et il était super lourd.

Mimant la scène avec de grand gestes, je tentais de lui faire passer la taille de la bête qui avait décider que ma chambre était la sienne avant de continuer toujours sur le lion.

Après j'ai du dormir dehors dans un hamac parce qu'il dégageait beaucoup trop de chaleur, le pire c'est qu'il a continuer à me suivre partout. Alors d'accord, il vivait là depuis tout petit mais il avait bien conserver sa mâchoire et ses griffes, c'était flippant par moment. Mais bon, on s'y habitue en fait.
Pendant deux semaines, on a quitter la maison pour aller errer dans la savane et rescencer les animaux. C'était long et fatiguant mais j'en ai vu plein dont je n'avais même jamais entendu le nom. Et puis, j'ai aussi appris plein de chose utile lorsqu'on se retrouve dans certaines situations et à suivre la piste des éléphants et des potentiels chasseurs qui les poursuivraient.
Et tu aurais du voir les lionceaux, ils étaient trop mignon. On aurait dit des peluches toutes douces, de vrais nounours!

Quant je commencais à parler, on ne pouvait plus m'arrêter, un vrai moulin à paroles!

Il commença à me raconter ses aventures en Afrique. Il y mettait une telle passion et beaucoup de gestes, ce qui rendait son histoire intéressante ! Même si je ne m'y étais jamais rendue moi-même, j'avais l'impression d'y être alors qu'il me contait l'histoire de ses deux mois de vacances dans la savane. Certains détails comme le réveil avec le lion ainsi que la partie des bêtes sauvages dans le bois ne me donnaient absolument pas envie de me rendre dans pareil pays ! De toute façon, ce continent ne m'avait jamais vraiment attiré. En fait, je préférais les endroits que je connaissais, le dépaysement me rendait malade ! Je ne me sentais pas en sécurité ailleurs que dans ma chambre, que ce soit en ville ou sur le campus, alors ne parlons même pas d'un autre pays, et surtout pas d'un aussi éloigné de Londres !

Enfin, il n'était pas question d'y aller, mais plutôt de l'écouter ! Je ris plusieurs fois à ses imitations, sans savoir si elles étaient réussies ou non. Mais il me faisait rire, c'était aussi simple que ça ! Dormir dehors ? Être accueilli par des petits singes et les nourrir comme s'ils étaient de la famille ? Cela ressemblait bien plus à une aventure littéraire qu'à un réel voyage fait par un étudiant de sixième année !

Eh bien, tu en as fait des choses là-bas ! Tu pourrais écrire un livre avec toutes les aventures que tu vis ! Et ce ne serait pas de la fiction, mais plutôt une belle autobiographie. Je suis sûre que ce serait très intéressant !

Je lui souris pour l'encourager dans cette voie, même si j'étais loin d'être très sérieuse en disant cela.

Je ne sais pas si mon histoire était bien raconter et encore moins si je ne me tournais pas en ridicule mais une chose était clair: j'avais réussi à la faire rire. Et mine de rien, ça c'était une grande victoire. En plus de trouver ça drôle, elle semblait franchement intéresser. Voilà, au moins j'aurais quelqu'un à qui raconter mes voyages en déconnant complètement sans qu'elle ne trouve pas ça trop lourd.

Ecrire un livre? J'y réfléchis quelques instants avant de répondre avec un grand sourire. C'est une idée qui pourait être amusante. Mais je ne pense pas que ma plume serait assez bonne pour intéresser quelqu'un.

Notre discussion était intéressante certes, mais maintenant que le temps avait passer plutôt rapidement, il était déjà l'heure de rentrer pour aller nous installer dans nos chambres. Je devais avouer que j'avais hâte de savoir laquelle m'avait été attribuer et surtout si j'allais avoir un colocataire. La chambre plus spacieuse pour deux personnes me tentait réellement et j'espérais donc avoir de la chance!

On rentre? On pourra toujours se voir après pour continuer à discuter. Au repas par exemple...

Alors que mes paroles n'étaient pas du tout sérieuse, il y réfléchit tout de même durant quelques instants. Il trouvait mon idée amusante, mais ne savait pas si son écriture aurait pu intéresser quelqu'un. Pourtant, son style était loin d'être mauvais, au contraire !

Eh bien, je sais que ce n'est pas tout à fait pareil mais... lorsque nous avons travaillé ensemble sur des rapports, j'ai trouvé ton style agréable... Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement avec les autres...

Je ne pus m'empêcher de baisser les yeux aussitôt ce compliment passé mes lèvres. Il ne tarda pas à parler de rentrer, et j'acquiesçai en apercevant l'heure.

Oui, je dois aller vérifier que toutes mes valises sont bien arrivées à destination.

Lorsqu'il aborda la question du repas, j'hochai une nouvelle fois la tête. J'avais pour habitude de le manger dans ma chambre, pour éviter ainsi le dîner festif de rentrée, où tout le monde se rendait et où certains ne se privaient pas pour abuser de certaines substances non-recommandables... Mais s'il était là, j'étais prête à y aller, pour une fois.

C'est une bonne idée... me contentai-je de répliquer.

Merci c'est...gentil! Mais je crois que de toute façon je vais rester sur ma première idée. Archéologue me conviendra sûrement mieux...

Elle accepta donc que nous rentrions dans l'école, ajoutant que comme cela elle pourrait vérifier que ses affaires étaient bien là. Il était vrai que c'était dans la catégorie des choses importantes à faire aujoud'hui. Chose qui ne me concernait pas vu que je m'étais limiter cette année. Je comptais bien faire des retours réguliers à la maison ce qui me permettait de ne pas trop me charger.

D'accord. Hé bien, nous n'avons qu'à nous rendre au secrétariat histoire de savoir quels seront nos chambres.

Récupérant mon sac, je placais la lanière sur mon épaule avant de m'emparer de mon sac à dos où se trouvaient toutes les choses plus précieuses.

En avant alors...

Je suis certaine que tu feras un excellent archéologue !

Il proposa de nous rendre au secrétariat pour connaître le numéro de nos chambres. Je ne lui avouai pas que la mienne était déjà réservée et que je la gardais chaque année. Mes parents avaient mis le prix pour me la réserver et je n'en changeais plus, pour ne pas perdre mes habitudes.

Oui, allons-y.

Je repris à mon tour mon unique sac et hochai la tête. Nous nous rendîmes donc au secrétariat et le secrétaire nous accueillit avec un certain flegme. Elle était habituellement agréable avec moi, mais ne semblait pas forcément de bonne humeur malgré son calme apparent.

-Que puis-je pour vous ? nous demanda-t-elle en levant à peine les yeux vers nous.

Alors que nous marchions d'un bon pas dans le hall, le bureau de la secrétaire ne tarda pas à s'imposser dans notre champ de vision. Après quelques coups frappés à la porte, je me permis d'entrer et adressais un sourire chaleureux à la femme qui se tenait aux côtés des piles de documents réservés aux élèves pour cette nouvelle année. J'avais toujours bien aimer cette dame avec qui j'avais parfois eu l'occasion de discuter pendant le peu de temps que j'avais passer ici. Elle n'avait pas l'air d'une humeur très joviale et cela se comprennait puis-ce que la rentrée était synonyme de beaucoup de travail sur une courte période pour elle.

Bonjour Madame. Je vous dérange juste quelques instants. Il me faudrait les clés de ma chambre. Avec le numéro accessoirement...

- Je vais voir cela...

Pendant qu'elle cherchait mon nom dans ses nombreuses listes, je décidais de lui faire un peu la conversation, par simple politesse.

Il fait beau aujourd'hui, j'espère que cela va durer que nous puissions un peu profiter du parc.

- Nous sommes en Angleterre, cela peut malheureusement changer d'une minute à l'autre... Ah, voilà! Stewart Alexander, chambre double numéro 12. Ton colocataire sera un certain Caleb Scofield, un redoublant. J'espère qu'il ne te poserait pas de problème et que cela ne freinera pas ta réussite scolaire, Alexander.

Ne vous inquiétez pas pour cela, Madame. Comme mon dossier scolaire le prouve, j'ai toujours été un excellent élève... ajoutais-je en rigolant franchement.

- C'est bien pour cela que je disais cela... dit-elle en se replongeant dans ses documents. Prends la clé dans l'étagère à droite de la porte.

D'accord. Merci Madame...

J'attendis qu'Alexander ait terminé de discuter avec la secrétaire pour aller la saluer timidement à mon tour. Après tout, ce n'était pas parce que j'avais déjà ma clé que je ne pouvais pas aller lui dire bonjour ! Et pour l'instant, nous étions encore les seuls ici, donc je pouvais prendre le temps pour lui souhaiter une bonne journée.

-C'est gentil à toi, Eva. J'espère que tu passeras une bonne année !!

J'eus droit à un sourire sincère et je lui répondis très discrètement. Ensuite, je me tournai vers Alexander qui m'attendait après avoir pris sa clé qui était rangée dans l'étagère. J'avais hâte de retrouver ma chambre, parce que c'était mon petit havre de paix rien qu'à moi ! Et je l'avais quitté durant deux longs mois. J'avais certes emporté mes objets préférés, mais elle me manquait tout entière ! Je préférais d'ailleurs ne pas penser au jour où je devrais "déménager"...

Alors, qui sera ton colocataire ? l'interrogeai-je alors que nous nous rejoignions. J'étais restée plus loin et je n'avais pas écouté leur conversation que je considérais comme privée.

Evangelina sembla avoir plus de succés que moi avec la secrétaire puis-ce qu'elle eut droit à un sourire. Mon baratin avait été bien inutile, c'était injuste et j'étais extrêment triste d'avoir été traîter avec si peu d'égard. Ou presque...

Sortant avec ma clé en poche du bureau, je grimpais les escaliers en compagnie d'Evangelina puis-ce que jusqu'ici notre chemin était le même. Elle me posa une question qui me surpris durant quelques instants. Il me semblait pourtant qu'elle avait écouter ma conversation avec la dame du secrétariat mais il fallait croire que j'avais tort.

Avec notre grand ami Caleb. Je suis bien tomber je trouve quant on pense que cela aurait pu être cet affreux Grégory...

Ne voulant pas parler de lui, je changeais immédiatement de sujet tout en restant dans le registre des chambres.

Tu as la même? Et puis comment cela se fait que tu avais déjà ta clé??

Il m'avoua qu'il partagerait sa chambre avec Caleb, ce qui était en effet une bonne nouvelle comparée à l'idée de la partager avec Grégory. Ils ne s'entendaient vraiment pas... De toute façon, Grégory aussi avait le privilège de choisir sa chambre et son colocataire, puisque ses parents étaient de bons investisseurs dans cette école.

Il ne tarda pas à changer de sujet en me demandant, étonné, si j'avais la même chambre et la raison pour laquelle j'en possédais déjà la clé. En fait, tout le monde ici était au courant, exepté lui. Je n'aimais pas tellement me justifier sur ce point... Mais bon, c'était lui alors je n'allais pas le laisser dans le flou !

Eh bien... ce sont mes parents. Ils ont introduit une demande de chambre seule pour moi quand je suis rentrée en première ici. Parce que... je ne peux pas dormir avec quelqu'un d'autre, avec toutes les crises qui me prennent depuis que je suis toute petite. Quand on touche à mes affaires, ça me déboussole... Et comme ça, je n'ai pas besoin de déménager chaque année. Le mobilier de ma chambre m'appartient, et tout ce qui s'y trouve est à moi. J'ai la clé pour venir récupérer certaines choses pendant les vacances, même si je ne le fais jamais.

Je restais toujours à la maison quand j'y étais. Je ne refaisais jamais le trajet jusqu'à Cambridge, sauf bien sûr le jour de la rentrée.

Logique. Elle avait en effet d'excellentes raisons pour conserver sa chambre. Les enfants des investiseurs avaient vraiment de la chance, dommage que mon père refusait de gâcher son argent de cette façon. Il n'aurait même pas dit non, prétextant simplement qu'il n'allait pas entretenir de bonnes relations financières avec l'école alors que de toute façon l'année suivante j'avais toute les chances de me faire renvoyer.

C'est sympa comme système... soufflais-je simplement en arrivant au première étage.

Tournant ensuite à droite, nous nous engouffrions dans l'aile réservée aux élèves masculins comme féminins. Pour le moment, nous étions dans le couloire des dortoires des filles où je laisserais Evangelina pour rejoindre ma chambre. J'avais hâte de m'installer pour pouvoir aller me balader dans l'école avant que les autres n'arrivent. Et puis très important quant nous étions deux, je désirais prendre le meilleure lit, même si ici ils étaient tous bon!

M'arrêtant devant la porte de sa chambre, oui mon cerveau encore en vacances m'avait laisser quelques indications sur les informations venant du passé, je souris et placais tranquillement les mains dans les poches de mon bermudas.

Te voilà donc chez toi charmante demoiselle...

J'acquiesçai à son "c'est sympa comme système". Oui, ça l'était. Même si j'aurais préféré ne pas devoir en arriver là... Mais il valait mieux que ma chambre individuelle le reste ! Je préférais rester seule, absolument seule, comme je l'avais toujours fait. Je me sentais mieux lorsqu'aucun regard n'était posé sur moi pour me juger, pour juger mes trop nombreuses erreurs. C'était mieux ainsi, et même mes parents le savaient.

Nous parcourûmes le couloir des dortoirs jusqu'à ce que nous nous arrêtions devant la porte de ma chambre. Je souris à l'adorable remarque d'Alexander et mes joues se couvrirent de rouge.

Merci de m'avoir accompagnée... même si ton dortoir est sur le chemin ! Ca m'a fait plaisir de parcourir ce chemin avec toi.

Je sortis le petit trousseau de clé de ma poche et trouvai tout de suite la bonne. Il y en avait quatre différentes, accrochées à une petite peluche représentant un lapin. Je l'avais reçu en cadeau quand j'étais petite et je le gardais toujours avec moi depuis que j'avais des clés - c'est-à-dire depuis longtemps.

On se voit tout à l'heure, au repas ?